Un 3ème PLFR en un semestre !

L’aggravation de la crise économique, qui résulte directement de la longue période de confinement et d’un déconfinement très lent et trop rigide, a obligé le Gouvernement à présenter un 3ème projet de loi de finances rectificative (PLFR 3), le 1er PLFR voté le 19 mars 2020 et le 2ème voté le 23 avril 2020 étant désormais largement caducs.

Cette succession de 3 PLFR en trois mois est d’ailleurs unique dans l’histoire budgétaire !

Même si la situation est exceptionnelle, nous regrettons que le Gouvernement ne nous présente avec ce PLFR qu’un nouveau plan de soutien, certes indispensable, mais toujours pas de véritable plan de relance. Or, la relance est désormais un impératif !

Une récession de près de 11% est attendue en France (et même de 12,5% selon le FMI !) contre 8,7% en moyenne dans la zone euro, et 6% en Allemagne.

Pour éviter une violente crise économique et sociale, nous ne devons pas seulement faire repartir notre économie, nous devons la faire repartir plus vite qu’avant l’épidémie, pour rattraper une partie de la récession subie durant la période de confinement forcée.

Nous devons donc entamer une véritable course contre la montre pour accélérer la reprise. Et le Gouvernent aurait dû se saisir de ce 3ème PLFR pour amorcer la relance.
En effet, notre dette atteindra plus de 121% du PIB (contre 115% dans le 2eme PLFR, et 98% avant la crise), notre dépense publique 66,3% du PIB (contre 60,9% du PIB dans le 2eme PLFR, et 54% avant la crise). C’est un record historique !

Il est prévu une perte de recettes fiscales de 65,9 Md€ (soit 23,2 Md€ de plus que dans le 1er PLFR) et le chômage pourrait atteindre 11,5% du PIB courant 2021, contre 8,1% au 2eme trimestre de 2019. Cela correspond à une perte de 800 000 emplois en 2020.

Même avec un nouveau PLFR en septembre prochain, nous aurons perdu 2 mois et l’AMF estime les pertes de recettes, ou dépenses supplémentaires liées, du bloc communal à 8 Mds€ sur 3 ans, dont plus de 5 Mds€ sur l’année 2020 et demande une nationalisation des pertes.
Cette situation de crise exige du sérieux, je serai attentive à la suite des mesures que le Gouvernement prendra.


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